Friday, 4 September 2015

Procès Ntaganda à La Haye, début de la fin de l’impunité en RD Congo ? Paul Nsapu de la FIDH répond

Procès Ntaganda à La Haye, début de la fin de l’impunité en RD Congo ? Paul Nsapu de la FIDH répond

03/09/2915

                  
                                                           Bosco Ntaganda
 
Il avait pillé, détruit, volé, violé et tué dans le territoire d’Ituri en RD Congo, il est désormais entre quatre murs à la prison de La Haye en Hollande. Il, c’est Bosco Ntaganda, appelé aussi « Terminator ».
 
À l’occasion de l’ouverture à La Haye de son procès le mercredi 2 septembre 2015, l’Info en Ligne des Congolais de Belgique est allé recueillir les avis de Paul Nsapu, Secrétaire général de la FIDH, Fédération Internationale des Droits de l’Homme.
Depuis plus d’un quart de siècle à partir du Congo alors Zaïre sous Mobutu, Paul Nsapu milite pour la défense des Droits de l’Homme.
 
Deux questions principales lui ont été posées :
  • Le procès de Ntaganda le « Terminator », est-ce le début de la fin de l’impunité en RD Congo ?
  • Au regard de la situation politique actuelle en RD Congo, les acteurs politiques sont-ils conscients des conséquences de leurs actes ? Prennent-ils des précautions pour ne pas se retrouver un jour dans pareille situation ?
Pour Paul Nsapu, il est un fait, la date du 2 septembre 2015 est le début d’un processus qui montre que l’impunité n’est pas éternelle. La RD Congo a tellement vécu dans cette situation que certains politiciens pensent que tuer, piller, voler, violer sont l’apanage de ceux qui détiennent le pouvoir ou la kalachnikov. Et ils n’ont de compte à rendre à personne.
 
Les faits viennent de prouver le contraire.
 
Plus, Ntaganda risque de ne pas payer seul tous les crimes commis en Ituri. Il a été tellement puissant, tellement mêlé à différentes rebellions en RD Congo qu’il ne serait pas étonnant que certains responsables politiques des pays des grands lacs soient éclaboussés ou même impliqués.
 
Faisant un lien avec ce qui se voit dans la communauté congolaise de l’étranger par rapport aux enjeux politiques, il a déploré certaines dérives qui pourraient facilement conduire leurs auteurs devant les tribunaux, pourquoi pas devant la CPI.
 
Il a signalé que la FIDH est régulièrement informée de tout ce qui se passe tant au pays qu’à l’étranger. Les preuves sont régulièrement collectées et stockées par les organisations de Droit de l’Homme.
 
Il a souhaité qu’une culture démocratique s’installe tant dans la classe politique congolaise au pays que dans la communauté congolaise de l’étranger c’est-à-dire : avoir son point de vue et le défendre, tout en respectant le point de vue de l’autre sans que cela ne débouche ni sur la brutalité, ni sur des voies de fait.
L’ère de l’impunité tend vers sa fin.
 
Bruxelles, le 3 septembre 2015
 
Cheik FITA

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